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Poubell' Destructor

Publié en 2024


POUBELL' DESTRUCTOR
Le Gang a encore pulvérisé !


Cette fois, c'est aux environs de New-York, dans la déchetterie du quartier Est que les bandits ont sévi.
Les dĂ©tritus ont entièrement disparu, les lieux en paraissent inhospitaliers tel un dĂ©sert dont on aurait arrachĂ© les steppes.

Seule la signature verte, sur le sol, brille dans ce nouveau vide :

POUBELL' DESTRUCTOR

La ville, La Grande, pleure ses excrĂ©ments perdus ...

 

LA MINISTRE PARLE !


La ministre de l'environnement nĂ©erlandaise, Stientje van Veldhoven s'adresse Ă  la presse en ce vendredi noir, enfin plutĂ´t vert, durant lequel pas moins de six dĂ©charges ont Ă©tĂ© anĂ©anties, tout bonnement biffĂ©es des banlieues.
AffolĂ©s, les Pays-Bas se demandent oĂą passent leurs ordures.

La Ministre répond :

" Il s'agit d'une minoritĂ© subversive, qui se dĂ©clare d'un Ă©cologie gau-droite, soi-disant dĂ©fensive, se rĂ©clamant des droits de l’humanitĂ©" Ă  une vie saine libĂ©rĂ©e des odeurs et des microbes » ".


Le Gouvernement, en association avec le Parlement EuropĂ©en, lance une action de lutte anti-
DESTRUCTOR.
Des mesures de sécurité dans les aéroports, les gares et les centres commerciaux, sont mises en place, au moment où vous lisez ce journal.

"Ne laissons pas gagner l'extrĂŞme !"

conclut Me Stientje van Veldhoven.

 

EFFEUILLĂ©e, L'ĂŽLE AUX FLEURS

Alors que sous le choc, la communauté internationale ne comptabilise plus ses pertes, la dernière île poubelle vient de disparaître.

Plus un sac plastique !
Plus une cannette défoncée ou un trognon de pomme !

OĂą vont se nourrir les plus pauvres autochtones et avant eux les porcs ?

  • Le BrĂ©sil tremble mais les Maldives n'en sont pas loin.
  • Thilafushi a vu ses rebuts mĂ©talliques et toxiques dissous, ce qui habituellement contaminait la faune et la flore de l'ocĂ©an.
  • Le Pacifique n'est pas Ă  l'abri - "The Pacific Trash Vortex"- comme le surnomment les amĂ©ricains - se voit dĂ©nuder de ses plaques formĂ©es durant des dĂ©cennies, par un long labeur de courants concentriques qui ont rassemblĂ© nos saletĂ©s sous la forme d'une Ă®le.

Tous ces efforts annihilés en un instant !

 
On soupçonne une autre plaque de ce genre vers le Japon, dans la mer des Sagasses, À proximité des Bahamas.

Mais POUBELL' DESTRUCTOR nous laissera-t-il le temps de prouver son existence ?

 

ET MAINTENANT ... L'ON SAIT !


D'éminents scientifiques ont été réunis par le CIRS afin d'étudier la cause de ces destructions ou plutôt devrions-nous dire, de ces dissipations soudaines de nos débris.
Ă€ l'issue d'expĂ©riences fastidieuses, ces chercheurs ont abouti au raisonnement suivant : seul un rayon laser hyper puissant, Ă©purĂ© de toute onde nocive, a pu dĂ©sintĂ©grer les poubelles et autres dĂ©chets.

Le gang doit donc être composé de savants fort compétents.

Ce que confirme le professeur Newstein de l'Institut Des Cerveaux RegroupĂ©s, Ă  Cambridge, Angleterre :

" L'esprit qui a conçu cette arme, fait preuve d'une ingĂ©niositĂ© rĂ©volutionnaire !Le laser qui la constitue, fait la diffĂ©rence entre une forme de vie et un objet.
Il ne dissoudra que ce qui relève de l'inanimé.
C'est phénoménal ! "

 

LE MONDE EN SURSIS :

de PĂ©kin Ă   Bruxelles en passant par Sydney


Inexorablement, invariablement, les zones de recyclage et sites de décharges sont ciblés par le laser de
POUBELL' DESTRUCTOR​

Un gardien Ă   Moscou, a lui, Ă©tĂ© rĂ©veillĂ© par une explosion.

" J'ai cru Ă  la fin du monde "

s'Ă©crie-t-il en regardant l'herbe repousser Ă  la place des raclures.

En effet, on est en droit de le supputer.


Désormais, doit-on craindre pour nos déchets nucléaires ?



*  *  *

Des coupures de journaux se disputaient entre trois tables et deux canapés sous des ordinateurs en pagaille. L’obscurité de la pièce ne révélait que deux silhouettes : la première penchée sur des écrans, l’autre découpant des articles jetés ensuite sur le sol.

- HĂ© ! Franck !
- Muh ?
- Pourquoi y nous zen veulent tous comme ça ?
- …
- Quand mĂŞme ! On leur rend vachement service !

Franck eut une mimique de renoncement.

- C’est vrai qu’on va passer au nucléaire ? Cette journaliste … là … elle en parle …

Franck acquiesca.

- Ça va encore plus gueuler, non ?
- Sûrement.

L’amateur de presse remonta les épaules pour s’encourager.

- Dis -donc Franck ! Rappelle-moi pourquoi on fait ça si personne n’est content ?

Franck le regarda, cette fois.

- Parce qu’on est des héros, mec !
​





Photo de couverture : PublicDomainPictures
Photo New-York : rosanna17
Photo femme : odinzero
Photo fond ocĂ©an : RosZie
Photo déchets nucléaires : ELG21

Le tout sur Pixabey.






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