Le grenier de PCV9

De retour au village dès la fin d’après-midi, avec de nouveaux compagnons nos vélos en furie parmi ces dédales de ruelles secrètes, nos rires et souffles haletants nous seront arrachés par le vent.

Ô mon village, ma famille, combien je vous ai aimés, combien chaque année je trépignais à l’idée de vous retrouver !

Soleil, jeux, ciels roses … Tout me grise encore.

Je me rappelle cet instant.

Je n’avais qu’une hâte : aller à la plage

Avec chapeau râteau et seau tels la garantie de mon départ imminent,

l’espoir de ne pas avoir été oubliée …

Je guettais par la fenêtre la voiture de mes cousins qui m’y amèneraient.

Je m’ennuyais à force d’attendre et mon père a saisi ce soupir pressenti dans mon regard détourné, la joue appuyée contre ma main, l’impatience du pied levé sur le rebord.

Les volets à demi fermés laissent deviner la chaleur, le début d’après-midi.

La Maïre m’attend, 

j’entends déjà ses vagues, leur fracas salé ; je frémis à l’idée de les affronter, d’abord de face, épaules en avant, le visage levé vers le soleil …

Plus tard à trois ou quatre sur nos matelas pneumatiques nous rebondirons sur leur crête, les fragiles embarcations tordues puis dégonflées par la force de frappe.

Nous hurlerons de plaisir dès que nous chavirerons,  renversés par l’écume qui nous engloutit un temps pour nous lécher une fois parvenus au rivage.

Le soir balade en famille sur la promenade ; à la terrasse d’un café, recueillis dans la fraîcheur, on boit sodas ou apéritifs, grands et petits mêlés.

Image inoubliable … Quand au détour d’un virage l’église au loin annonçait les vacances.

Sérignan Sérignan le refrain de mon enfance.