Ce gredin de Max !
Publié le 3 février 2025
Un soupçon de 1909 aux allures de New Haven (Connecticut)
’en déplaise à l’élite de cette ville, rien ne valait une petite marche matinale sous l’Arcade des Ormes sur Temple Street ! Et même aller jusqu’à courir ne lui aurait pas déplu …
Depuis le temps, Max aurait dû s’en lasser.
Mais non !
Dépasser les rares promeneurs, respirer les odeurs des grands arbres, écouter quelques chants d’oiseau valaient bien un ou deux regards réprobateurs.
Il éprouvait un rare plaisir à bousculer les habitudes des uns et des autres bien que derrière lui la voix gênée de Ruth ternisse un peu sa joie. Elle ne cessait de l’appeler tout en essayant de demeurer discrète, ce qui paraissait incongru vu la distance qui les séparait.
Ayant abandonné derrière eux les quartiers aux jolis carrés de maisons, ils avaient sinué entre les rues où jardins en bordure et hautes grilles ouvragées surgissaient entre les murets de pierre qui étaient une invite à franchir leur frontière.
Maintenant ils déambulaient sous les hautes coiffes de verdure que le vent malmenait au point d’en faire tomber quelques feuilles : Max adorait les fouler pour les entendre craquer.
Tout à ses sensations il oublia ce qui l’entourait.
De façon impromptue - c’était peu dire - il se retrouva face à un jeune homme élégant sortant sûrement de Yale College - (une toge bleue dépassait de son sac). Il devait être bien classé ! L’étudiant pencha vers lui un bon sourire.
Il plut tout de suite à Max qui se retourna pour vérifier la position géographique de Ruth. Elle était en train de saluer une connaissance dévouée à un bavardage forcément inutile.
Il allait falloir qu’il se mêle encore de cette histoire !
Alors que Ruth, soudain horrifiée, le regardait sauter autour du nouvel arrivé - diversion extrêmement bien trouvée ! - l’objet de son attention perdit l’équilibre, malgré un brassage d’air adéquat, pour se retrouver sur ses fesses.
- Oh monsieur je suis navrée !
Bien qu’essoufflée la jeune fille lança un regard noir à Max qui fit celui qui ne comprenait rien. Le rire franc et communicatif de la victime résonna agréablement.
- Rien de grave mademoiselle ! Il faut bien que jeunesse se passe, répondit-il avec un clin d’oeil vers Max qui ne l’en aima que plus.
Quand l’étudiant leva les yeux vers elle il ne put soudain se relever. Sous le chapeau à larges bords, un visage en forme de coeur aux joues délicatement rosées offrait un tableau des plus charmants. Lui qui aimait tant dessiner des portraits en fut saisi.
- Je m’appelle Ralph, lui échappa alors qu’il réalisait sa sottise.
On ne se présentait pas ainsi à une demoiselle …
Max tenta bien de révéler le prénom de Ruth mais personne ne semblait l’écouter tant Ruth était aussi émue que son vis-à-vis.
Mission accomplie !
Aboya Max fort content de lui.
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Créations de PCV9 : photo de couverture et illustration - TDR
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